Histoire« D’entre toutes les fleurs, la fleur du cerisier, d’entre tous les hommes, le guerrier. »Il y a bien longtemps, dans la région voisine de la Capitale située au cœur de la Sinople Verdoyante, se trouvait une citée. Cette citée nommée Velm accueillait une riche famille. Une famille noble. Une famille qui vivait dans un semblant d’harmonie. Tu étais issue de celle qui gouvernait cette région : Les Lhant.
Famille rivale de celle de la Capitale Impériale depuis toujours. Ta venue au monde était perçue comme un éclat brillant dans l’obscurité. Sous un orage bruyant, le prénom de l’enfant que tu étais, te fut donné en hommage à ce moment. Raconter ta vie dans le détail à cette période ne serait pas très intéressante à part pour le développement psychologique. Deuxième enfant d’une fratrie, composée d’une petite sœur. Bien entendu,vous étiez proches, très proches, parfois votre relation pouvait prêter à confusion.
Vous aimiez vous vraiment comme simples frères et sœurs de sang ? Ou y’avait-il beaucoup plus ? Vous ne s'aviez pas vraiment en réalité. Et cela n’aura sans doute jamais de réponse. Vous vous disiez presque tout. La plupart de vos pensées négatives. La plupart de vos impressions, sentiments. Vous passiez votre temps à jouer ensemble parmi les champs de fleurs, de blé, dans la forêt près de la demeure familiale de la famille secondaire. Vous adoriez collectionner les objets en tout genre, découvrir petit à petit les merveilles qui les entouraient.
L’éducation que tu recevais fut stricte, et traditionnelle. Les bonnes manières furent de mises, l’apprentissage de la lecture, écriture et du savoir était également très présent par les livres que ramenaient les parents de leurs voyages. Tu finis par apprendre très tôt que Les Ducs & Duchesses de Velm étaient de fermants opposants à la famille régnante actuelle depuis toujours et que la famille se faisait tout petit et se murait dans le silence le plus total. Elle agissait dans l'ombre et en silence, parfois même sous couverture, et mettait en place des alliances entre les familles nobles de la Capitale de l’Empire. Plus le temps passait, plus le règne de l’impératrice posait problème aux membres de la famille.
Et cela se ressentait dans ton éducation. Tu fus élevé dans le but de pouvoir conduire la famille à la victoire, et au renversement de l’Impératrice. Nombres disputes furent observées entre toi le fils et ton père, Duc de la Sinople Verdoyante. Convictions différentes, autant religieuses que politiques. Le père croyait. Mais non toi le fils. Et cela posait problème pour l’héritage. Enfin, héritage. La question commençait à venir à partir de la découverte de ton pouvoir vers l'âge d'onze années de vie. Jusque-là caché par toi, tu l'utilisais au départ, seulement, pour jouer avec en compagnie de ta sœur. Ta précieuse que tu aimais tant.
Cependant, cette simple vie vola en éclat suite à cette découverte. Ton père entra dans une colère noire, et te frappa, toi son fils en te giflant. Il prit alors la décision de t’envoyer sans retenue à l’âge de douze ans vers la fameuse Tour d'Ivoire. Tu lui vouas une grande haine envers celui qui se présentait comme ton père, car la famille Lanth était censé être une famille exemplaire, et aux membres soudés. Tu fus traité d’hérétique et l’héritage fut confié à ta sœur.
A ton arrivée devant la tour d’Ivoire, ce fut comme une prison, comme un exil. Tu restais passif, tu n’arrivais pas à croire en ce qu’il t’arrivait. Tu n’y voyais que du négatif. Rien de tout cela ne pouvait être vrai. Tu n’arrivais pas à l’accepter. Pourquoi toi ? Tu maudis longtemps cette découverte. Cette découverte qui te fit perdre ton honneur de membre des Lhant. Ton père te vendit sans hésitation, il les laissa te prendre. L'inquisition t’emmener loin de ta sœur et de ta mère. Loin de ta famille que tu chérissais plus que tout au monde.
Surtout, loin de ta chère et tendre sœur. Cette sœur dont l’amour fusionnelle était si fort. Apprendre la distance fut dure. Et quelque chose d’éprouvant. Apprendre à apprécier la solitude comme compagnie aussi. Apprendre à juger le regard des autres. La honte était sur tes épaules. Le déshonneur. Hérétique, Exilé, tu étais.
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Arrivé lorsque tu avais une douzaine d’années, l’intégration à la tour d’Ivoire fut dure. Tu sortais d’une crise familiale.
Toi qui étais issu de la famille Lhant. Toi qui en fut l'héritié légitime. Tu fus proclamé déshérité, tu mis beaucoup de temps à te faire à la vie en communauté. Le premier jour fut stressant, tu étais resté muet, silencieux. Cependant, elle fut tout de même pour toi une échappatoire à la crainte du pouvoir. Muré dans une carapace que peu de monde arrivaient à cerner et surtout à comprendre. Tu découvrais cette tour avec appréhension, n’appréciant pas le fait d’y avoir été emmené de force. Tu ne faisais pas vraiment attention à ce qu’on disait lorsqu’on te présentait les différentes parties importantes.
Les différentes salles pour les études. Tu ne les aimais pas. Dès la première impression. Dès la première fois que tu posais le pied dans l’une d’elles. L’académie des mages fut le commencement d’une nouvelle vie. A la fois présent et absent, éloigné, distant des autres mages, tu prenais pars aux différents enseignements avec énervement. Tu n’arrivais pas à comprendre pourquoi vous étiez considérés comme dangereux. L’ambiance, et les professeurs… faisaient que tu ne te sentais pas à l’aise du tout. Tu n’arrivais toujours pas à parler en cours. Malgré les menaces que tu recevais déjà. Cette journée était passée lentement. Trop lentement. Tu avais découvert tes professeurs, les uns après les autres pour les matières principales.
La Tour d’Ivoire, cette grande tour blanche, qui trônait ici, à Casalta. Elle était grande cette académie. Trop grande pour toi qui te perdait sans cesse dans les couloirs le matin avant d’aller en cours. Tu n’arrivais pas à prendre tes repères. Depuis ta petite chambre dans le dortoir, jusqu’à la grande salle de cours. Tu essayais tant bien que mal de te faire au rythme scolaire. Trop dur. Trop fort. Trop fatiguant.
Sans vraiment de pauses. Les journées commençaient mal. Et termina mal. L’objectif de cet enseignement devait servir à faire de toi un pion pour l’Empire. Un être non craint par la population. Cependant, tu n’appréciais guère les méthodes employées pour y arriver. Tu te fis taper sur les doigts de nombreuses fois, à chaque erreur que tu faisais. L’erreur hein. Non permise elle aussi.
Les simples gens, les faibles, les sans avenirs, ne survivaient pas. Beaucoup abandonnaient cette formation dès le départ pour ne jamais revenir. C’était un peu une sorte d’épreuve de survie sur longue année. Tu ne voulais pas abandonner à la première difficulté car tu avais fait la promesse à père de venir récupérer ce qui te revenait de plein droits.
La Magie. Ton premier court fut étrange. Bizarre. Indescriptible. Tu ne sais pas trop comment en parler à vrai dire. Comment le raconter sans créer de vagues scandales. Hum. Alors, alors, eh bien, pour commencer, tu diras simplement que tu dû montrer l’emplacement de ta marque au professeur. Tu retournas alors l’ourlet de ton pantalon. Indiquant ainsi cette fameuse marque à la cheville. Comme un bracelet de couleur rouge sang. Plus rien ne pouvait te sauver désormais. Tu étais conscient que le travail d’acier commençait à présent. Plus rien ne pouvait venir empêcher cette fatalité du destin. Tu étais conscient que tu allais être coincé ici à partir de maintenant.
Les conditions de vies étaient difficiles. Tout était pour toi calvaire. Corvée. L’inquiétude montait d’un cran en voyant la dureté des différentes épreuves que l’on te confiait pour apprendre à activer ton pouvoir. Trois phases pour le tiens. Activation, Création, Manipulation. Activation pour apprendre à déclencher le pouvoir. Création pour avoir des techniques à toi. Manipulation par les effets de l’environnement sur une surface donnée. En gros, cela signifiait que tu allais apprendre à manier la lumière en fonction de l’environnement et des différentes caractéristiques de la lumière qui t’entourait. Tu avais mis du temps à comprendre comment activer ta magie. Tu essayas plusieurs solutions données, mais aucunes ne marcha. Aucune ne fut adapter à ta façon de fonctionner. Sauf. Celle avec un sabre.
Un sabre qui faisait passer la lumière présente dans l’atmosphère de la pièce. On en conclu donc qu’il te fallait quelque chose pour manier la lumière avec aisance. Quelque chose de métallique ou en argent de préférence. Oui, tu étais un jeune homme capricieux qui voulait tout faire bien. Tu voulais te faire bien voir par l’inquisition. Tu ne voulais pas rester au stade d’avorton et de monstre. Tu voulais évoluer, changer. Devenir puissant. Devenir quelqu’un d’autre. Tel était ton objectif pendant ces années d’apprentissage. A chaque fois qu’un obstacle se présentait à toi, tu relevais le défi avec une certaine excitation. C’était bien là, l’une des rares fois où tu pouvais être toi, naturellement, au naturel. Tu n’étais pas obligé de te cacher pour assurer ta survie.
C’était ta matière préférée, celle où tu pouvais démontrer tout ton potentiel en exploitant les faiblesses de tes camarades et les tiennes, car tu savais que tu avais un talon d’Achille. Comme tout le monde. Tu savais que tes faiblesses résidaient dans la manipulation de ton élément. La lumière. Présente dans tout l'environnement humain, ton pouvoir marchait en fonction des conditions climatiques. En fonction, de la surface, intensité du flux d'énergie mis dans la manipulation du pouvoir etc....
Ton arme elle-même, une arme blanche, un sabre, parlait pour le style de combat que tu développais en affrontant tes camarades. Pourquoi le sabre ? Hum bonne question. A vrai dire, cela te sert à capter les particules de lumière présentent dans l'atmosphère en fonction des moments de la journée. Les perdants creusaient leurs trous. Ne survivaient pas. Comme ceux sans motivations ni Ambition.
C’était ça la Tour D’Ivoire pour contrôler les futur mages « pions » de l’Empire. Seulement, ce qu’ils n’avaient surement pas prévus, c’était que l’un d’entre eux, toi en l’occurrence, était Athée. Hérétique. Cela fut ton point noir. Ce qui te conduisait inéluctablement à ta perte. Tu ne pouvais aller contre cette volonté. Tu voulais être libre. Peu importait les sacrifices à l’époque.
Tu étais prêt à tout pour parvenir à tes fins. Pour parvenir à gagner ta liberté. Cette liberté qui te manquait tellement au fil de ces années d’apprentissage. Pour cet Empire fait d’ombres et de lumière. Tu voulais échapper à la potence. Puisque ton temps de vie était limité. Cette peur de mourir grandissait sans cesse avec les épreuves qui évoluaient et qui coutaient la vie à de plus en plus de personnes. Inapte, lorsque tu tombais parfois malade. Tu avais peur. Peur de la potence. Peur de ce qu’il pourrait t’arriver si tu ne dépassais pas tes limites à chaque fois.
A chaque effort toujours plus intense se créait cette carapace. Cette solitude que tu préférais entretenir de peur de t’attacher aux autres, car tu savais pertinemment que la faucheuse était au bout du chemin. Le silence profond qui t’animait de plus en plus était une sorte de preuve que le temps faisait son œuvre. Tu devenais plus mature, plus passif. Plus vivant. Pour les rares personnes qui te voyait sourire de temps à autre faces aux réflexions des élèves mages de la tour d’Ivoire. Cette tour qui portait et arborait si bien son nom, allure. Tant de choses changeaient et évoluaient au fil du temps qui passaient.
La musique de ta région natale te manquait parfois tout comme ta famille. Cette sœur que tu avais lâchement dû abandonner. Jamais tu ne te le pardonnerais. Jamais tu ne pardonnerais d’avoir fait perler les larmes sur son visage. Cette autre toi, ce miroir qui te comprenait. La seule d’ailleurs qui serait peut-être encore apte à comprendre ta vision des choses.
Elle était ton rayon de soleil lorsque ton ciel était sombre. Elle occupait tes pensées lorsque tu étais triste. Tu pensais à son calvaire d’héritière. Et à chaque fois, tu te promettais de revenir bientôt. Encore, et encore tu espérais. Sans jamais perdre espoir. Tu prenais l’habitude de cacher ta marque lorsque tu n’étais pas en entraînement intensif.
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Quinze années étaient passées. Quinze années de ta vie perdues, emprisonné dans cette tour d’Ivoire. L’ironie autorisait les mages à n’en sortir seulement à la maîtrise du pouvoir découvert. C’est pourquoi aujourd’hui tu étais là. Devant la villas ou tu étais né, ou tu avais grandis, et où tu étais de retour. Cette villas de marbre, ivoire, en bois d’ébène et de citronnier. La villas de résidence de la Famille des Lhant. Comment était devenue sœur et mère ? La question avait trotté tout le long du voyage.
Tu avais à la fois hâte, et peur. Peur de voir la vérité en face. Peur de les revoir. Peur de revoir ce père que tu avais tant hais. Tant détesté. Cependant, la rumeur courrait qu’il était mort d’une tuberculose… Quelque part, cette nouvelle te soulageait. Seulement, en quinze ans d’absence, les choses bougèrent. Tu avais entendu différentes rumeurs de ceux qui revenaient d’une autorisation de sorties. Enfin, toujours était-il que tu allais être confronté à une triste réalité. Quinze années qui passent cela se remarque. L’absence se fait sentir, même quasiment oublié.
Tu n’avais plus aucun droit, pourtant, ta sœur, cette chère et tendre sœur. L’accueil fut… comment dire…. Cinglante pour ta mère. Et heureuse pour ta sœur. Elle se mise à pleurer à chaud de larme. Elle se jetait dans tes bras. Ne sachant comment réagir, tu te contentas de sourire, et de positionner ta main droite contre sa tête. La caresser. Ce doux parfum, tu le retrouvais enfin, il avait cette sensation de liberté que tu aimais tant chez ta sœur.
Ta mère intervint rapidement pour mettre fin à cette douceur. Elle avait tellement changé elle aussi… surement à cause de la mort de ton père. L’homme tant aimé… Et tant méprisé. Sa mort devait faire plaisir à ses ennemis… et tu le regrettais, mais à toi aussi. Tu n’en avais gardé que les mauvais souvenirs. Malheureusement la rancune était tenace. Elle avait payé pour te libérer. Ta sœur, avec l’autorisation de ta mère. Tu étais un mage surveillé malgré le fait que tu avais respecté les règles en ne quittant l’inquisition qu’à la maîtrise totale de tes pouvoirs.
Ta mère et ta sœur réussirent à trouver un arrangement pour que tu puisses récupérer ta place au sein de cette famille dont on t’avais déshérité. Tu serais le musicien. Et comme tu étais l'héritier légitime, tu acquis la place de leader de la famille. Celle de Duc de la Sinople Verdoyante, car après tout père était mort de vieillesse et n'avait pas marqué sur son testament de successeur. Même pas ta sœur. Tu serais le musicien en titre de la famille. Et le Duc. Pour cela, tu fis une école de musique et de politique, ou tu appris à jouer d’un instrument, que l’on nommait le violon. Ce violon. Ce fut toute ta renaissance, ta délivrance, les concerts te permirent de rêver, tes songes de continuer à espérer qu’un jour, l’Empire d’Aelius changerait ses méthodes. Ses manières de fonctionner. Tu appris aussi la gestion, l'économie, la politique, la négociation, les méthodes commerciales.
Tu espères qu’au fil de tes concerts pour contribuer à la renommée de ta famille, tu allais regagner ta place. Être musicien devenait toute ta vie. Tu fus reconnus comme nouveau leader au sein de la famille Royale, et tu fis ton sacre. Ta nouvelle vie, ton refuge pour oublier ce passé maudit. Pour changer. Devenir quelqu’un d’autre. Un protecteur, un musicien et un leader bienveillant. Important. Un membre important de la famille. Tu faisais quand même attention de ne pas te faire manipuler par le premier venu, ce qui n’était pas une chose aisée aux vues des circonstances.