LE COMMENCEMENT » Depuis des millions d’années vivait dans les cieux un peuple prospère de créatures divines dans une
Cité flottante, aux vertus bienfaisantes. Les vivres coulaient à flots et les habitants aimaient leur Roi avec conviction et sincérité :
Le Roi Divin Raijin, Dieu des Esprits, des Orages et du Ciel.
L’ANCIENNE ÈRE » Alors que la vie dans la Cité des Cieux est baignée de soleil, Raijin, tombé amoureux d’une divinité lors d’un banquet, se marie avec la
Déesse de la Terre et de la Force : Chi. Ils deviennent les Dieux Uniques de la Cité et règnent avec amour et passion sur leurs terres durant des décennies, adulés par les Anges. Leur mariage donne, par la suite,
vie à deux enfants jumeaux :
Sora, un garçon, et
Naia, une fille. Acclamés comme les héritiers du trône et de la descendance divine par les habitants, Chi et Raijin leur offrent toutes les richesses spirituelles inimaginables : la culture, l’intelligence, la beauté, la modestie, la clairvoyance ou encore la force. La famille projette un temps infini de bonheur.
LE CHEMIN VERS LA NOUVELLE ÈRE » Bien qu’il s’agisse de Dieux, le
pêché est existant chez tout être, mortel ou immortel. Chi, commençant à ressentir une certaine gêne dans cette vie parfaite, décide un jour de partir visiter tous les lieux de la Cité. Elle y rencontre par hasard un
mage expérimenté qui utilisait les bienfaits de sa magie pour amuser jeunes enfants et sages vieillards dans la rue. Lors de leur premier échange de regard, la Déesse en tombe éperdument amoureuse et décide de passer la journée entière avec ce dernier. Les jours suivants, la tentation de le retrouver est grande mais elle ne cède pas grâce à la présence de ses enfants, l’instinct maternel triomphant sur tout autre amour possible. Ce n’est que lorsque Raijin décide de les amener à la chasse qu’elle fait face à ses pulsions et ses sentiments : elle retourne retrouver son amant qui l’accueille dans ses bras, lui avouant à son tour son amour interdit pour la Déesse. Raijin décide de rentrer plus tôt dû à un message de son conseiller lui obligeant de rentrer sur-le-champ car un mauvais pressentiment s’était abattu sur la Cité, et retourne dans la demeure royale accompagné de Sora et Naia le lendemain. Chi ressent la lourdeur de ses erreurs lorsque son mari la découvre accompagnée du mage dans le lit nuptial. Rongé d’une colère insoutenable, le Dieu tue l’amant de ses mains nues et amène sa femme sur la place centrale sous les yeux de tous les habitants alarmés.
- «
Voyez, frères, sœurs, peuple que j’admire, peuple qui n’a jamais subi un seul de mes mensonges, ce que cette femme vient de faire ! Trahir son peuple, son mari, ses enfants, la Cité toute entière n’est-ce pas une raison suffisante pour mériter le pire des châtiments ? Votre précieuse Déesse, qui ose s’approcher de ce qui ne lui appartient pas, subira ma colère ! »
Chi n’a pas eu la chance ni le temps de riposter. Sous les yeux de sa famille ainsi que de ses anges bien aimés, elle subit les conséquences de son égoïsme. Raijin, armé d’un fouet créé grâce à la foudre suprême, fait agenouiller sa femme sur la place afin de la
fouetter sept fois avant de lui
arracher ses ailes, ses pouvoirs et sa dignité aux yeux de son peuple. Il l’
exile le jour suivant à l’aube, la jetant dans le vide sans un regard et sous les yeux de ses deux jumeaux.
LA NOUVELLE ÈRE » Cette ère se débute à l’
an 0 après l’exil de Chi, soit
0 Après E.C. Chi atterrit par miracle, lors de sa chute de la Cité, sur des terres arides, sèches et dénuées de vie. Le paysage n’est que néant, la Déesse déchu pense d’abord à toutes ses pertes et se met à pleurer sur ce sol semblant dénué d’existence. Pourtant, un second miracle se produit : l’eau provenant de la Déesse change la couleur de la terre pour un vert radieux. C’est alors que Chi, dans un dernier espoir et dans un dernier souffle de vie,
utilise ses dernières forces pour créer oxygène, magie, espèces, jour, nuit et nature sur cette planète perdue. La légende raconte qu’à la vue de sa création, elle a écrit dans le ciel le mot «
Hyperion » en honneur à la fin d’une époque et le début d’une autre dont elle est l’artiste. Ce sont les premiers Hommes qui ont découvert ce message caché sous les étoiles en
320 Ap. E.C, et ont continué d’évoluer jusqu’à notre époque,
l’année 1230.
Tel fut le dernier souffle d’une divinité victime de son destin.