Ce n’était pas sans un grand plaisir qu’elle avait entendu son nom prononcé par une personne qui, parmi tous ces membres de la cour qu’elle avait côtoyé depuis ses débuts, lui était la plus chère. Syanna avait été pour la jeune Thorpe la preuve qu’il y avait davantage que des nez poudrés et des rires tonitruants dans la traîne de dignitaires qui évoluaient autour de la couronne. Une dame dont exsudaient une joie contagieuse et un optimisme auquel adhérait avec joie Ophelia, qui l’avait aidé à surmonter les difficultés des débuts dans la société mondaine et même à en tirer le meilleur parti. Rien de bien mesquin, au contraire, mais elle la meilleure partie des soirées en sa compagnie était l’échange des dernières rumeurs et histoires sur la noblesse Aelienne. L’ambassadrice avait un humour exquis qui ne laissait que peu de doutes quant aux raisons de l’amitié qu’elle partageait avec son cousin Valerio également.
Elle se retourna donc, un sourire lumineux étirant ses traits alors qu’elle s’approchait de Syanna d’un pas léger et rapide, visiblement très heureuse de la voir. Une courte salutation respectueuse, et elle lui rendait avec la pareille avec courtoisie.
Syanna!
La proposition d’aller se promener acheva de transporter la jeune noble de joie. Cette journée à l’apparence ennuyante et sans grand événement promettait maintenant d’être beaucoup plus intéressante et agréable, et l’occasion de passer du temps de qualité avec Syanna en était une qu’elle n’échangerait pour rien au monde.
Ça serait un plaisir que de pouvoir vous accompagner! Je vous avoue que cette journée s’annonçait des plus banales avant votre invitation.
Un autre sourire, un regard, un petit geste de la tête, et elle l’invitait à prendre la direction de la grande porte et du quartier d’Ébène. Les rires échangés loin des oreilles des gardes et des autres membres de la cour étaient ses préférés lorsqu’elle avait la chance d’être en compagnie de la mage de Melqart. Car oui, elle savait pertinemment ses pouvoirs, et là où certains dignitaires conservateurs la regardaient avec dédain, elle en était fascinée, même si elle n’avait pas exactement eu le courage de l’exprimer ainsi. Sa relation avec la magie était, après tout, une relation complexe.
J’espérais grandement vous croiser lors de mon séjour à la capitale, mais je ne croyais pas que ce serait si rapide. Comment allez-vous? La vie à la capitale ne vous amène pas trop de désagrément j’espère?